En tant que professionnels de l’automobile, vous l’avez sans doute déjà remarqué : la législation autour des véhicules diesel se durcit. La Région Bruxelloise n’échappe pas à la règle. La norme Euro 4 pour les véhicules diesel est particulièrement sous les projecteurs. Alors, quelle est cette fameuse norme ? Quelles sont les règles de tolérance pour les véhicules diesel dans la capitale belge ? Cet article vous apporte les réponses.

Comprendre la norme Euro 4 pour les véhicules diesel

La norme Euro 4 est une réglementation européenne qui encadre les émissions polluantes des véhicules. Introduite en 2005 pour les nouveaux modèles de véhicules et obligatoire à partir de 2006 pour tous les véhicules neufs, elle a marqué une étape importante dans la réduction des émissions polluantes des moteurs diesel.

La norme a considérablement réduit les seuils d’émission pour le monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures (HC), les oxydes d’azote (NOx) et les particules. Ainsi, un véhicule diesel norme Euro 4 doit respecter les limites d’émissions suivantes : 0,50 g/km pour le CO, 0,25 g/km pour les HC+NOx, 0,025 g/km pour les particules, et 0,18 g/km pour le NOx.

Cependant, la prochaine étape de la politique environnementale de Bruxelles risque de rendre obsolète cette norme Euro 4 pour les véhicules diesel.

La zone à basses émissions (LEZ) à Bruxelles et les véhicules diesel

Bruxelles, tout comme Anvers et Gand, a instauré une zone à basses émissions (LEZ). Les véhicules qui ne respectent pas certaines normes environnementales ne peuvent plus circuler librement dans la ville. Pour savoir si votre véhicule peut circuler, il faut vous référer à la date de première immatriculation de votre véhicule et à sa catégorie.

La carte du véhicule et la plaque d’immatriculation sont essentielles pour déterminer si un véhicule peut circuler dans la lez. Les véhicules diesel dont la norme Euro est inférieure à la norme Euro 4 sont actuellement bannis de la LEZ. Pourtant, la norme Euro 4 ne sera plus tolérée à partir du 1er janvier 2025.

Attention, si vous ne respectez pas ces règles, vous risquez une amende. Pour les véhicules non autorisés, des dérogations sont toutefois possibles, notamment pour les véhicules anciens et de collection.

Les solutions temporaires pour les véhicules diesel Euro 4

Alors, que faire si votre véhicule diesel est conforme à la norme Euro 4 mais pas à la future norme Euro 5 ? Heureusement, des solutions temporaires existent.

Il est possible d’acheter une autorisation temporaire pour la LEZ. Le tarif de cette autorisation dépend de la catégorie du véhicule et de sa date de première immatriculation. Cependant, cette autorisation n’est valable que pour une période limitée.

D’autre part, la Région bruxelloise encourage le remplacement des vieux véhicules par des modèles plus récents et respectueux de l’environnement. Des primes à la casse sont proposées pour encourager les propriétaires de véhicules diesel Euro 4 à se tourner vers des solutions plus écologiques.

Alternatives techniques et démarches possibles pour conserver son véhicule

Au-delà des solutions évidentes de remplacement, plusieurs voies techniques permettent d’améliorer la performance environnementale d’un moteur diesel sans en changer immédiatement la carrosserie. L’installation de systèmes de post-traitement (par exemple FAP ou SCR) et l’ajout d’additifs spécifiques peuvent réduire significativement les émissions mesurables lors d’un contrôle. La reprogrammation moteur et le calibrage électronique, réalisés par des ateliers habilités, optimisent la combustion et diminuent les rejets nocifs. Pour les professionnels et propriétaires souhaitant une solution durable, le retrofit homologué constitue une alternative technique : il s’agit de transformer ou d’équiper un véhicule pour atteindre un niveau d’émission supérieur, en respectant un processus d’homologation strict.

Ces travaux doivent impérativement s’accompagner d’un suivi administratif et technique rigoureux : un diagnostic OBD complet, des tests d’opacité et l’obtention d’un certificat de conformité ou d’une attestation de mise à niveau sont souvent requis pour que la transformation soit reconnue par les autorités. Avant d’engager des travaux, il est conseillé d’obtenir un devis détaillé incluant la validation technique et la procédure d’homologation, puis de vérifier si le véhicule pourra conserver certains usages réglementés. Pour plus d’informations pratiques sur les équipements, les étapes d’homologation et les prestataires habilités, qui centralise des ressources utiles pour les propriétaires. En parallèle, un entretien ciblé (remplacement des capteurs, vérification du catalyseur, réglage du système d’alimentation) prolonge la durée de vie du dispositif et maximise les bénéfices du retrofit. Ces solutions techniques et administratives offrent une trajectoire alternative entre l’abandon prématuré d’un véhicule et l’investissement immédiat dans un modèle neuf, tout en contribuant à une meilleure gestion des émissions et à une conformité durable.

Mesures complémentaires pour réduire l’impact et optimiser l’usage

Au-delà des changements techniques et des contraintes réglementaires, il existe des leviers moins évoqués mais tout aussi efficaces pour diminuer l’empreinte environnementale d’un parc de véhicules diesel. En premier lieu, la mise en place d’un programme de formation à l’éco-conduite réduit significativement la consommation et les émissions de gaz à effet de serre et de PM2.5 par kilomètre parcouru. Parallèlement, l’intégration de solutions de télématique et de suivi en temps réel permet d’optimiser les trajets, de limiter le kilométrage inutile et d’identifier les comportements moteurs à corriger. Des mesures d’aérodynamique (garnitures, portières bien ajustées) et l’adoption de pneumatiques à faible résistance au roulement contribuent aussi, à moindre coût, à abaisser la consommation. Enfin, la réalisation régulière d’un bilan carbone et d’audits environnementaux aide à prioriser les interventions à haute valeur ajoutée et à suivre l’évolution des émissions sur le long terme.

Sur le plan organisationnel, la gestion de flotte peut être repensée : planification optimisée des tournées, recours à l’intermodalité pour les trajets mixtes et développement de contrats de mobilité pour réduire l’usage du véhicule individuel. La maintenance prédictive, basée sur l’analyse des données opérationnelles, anticipe les défaillances et évite des surconsommations liées à des composants en fin de vie. Pour appuyer ces démarches, des guides pratiques et des outils de benchmarking sont disponibles.

Rouler en diesel Euro 4 à Bruxelles, mission impossible ?

A partir de 2025, rouler en diesel Euro 4 à Bruxelles sera effectivement mission impossible. Les règles de tolérance pour les véhicules diesel sont de plus en plus strictes et laissant peu de place aux véhicules les plus polluants. Il est donc conseillé de prévoir dès à présent une alternative à votre véhicule diesel Euro 4 : achat d’un véhicule plus récent, passage à l’électrique, utilisation des transports en commun… A vous de choisir votre route pour un Bruxelles plus vert !